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ZOOLOGIE - Découverte du premier crustacé venimeux !
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ZOOLOGIE - Découverte du premier crustacé venimeux !
Araignées, scorpions, serpents, insectes… des milliers d’espèces chez les arthropodes sont venimeuses. Les crustacés sont l’exception. Sur plus 70.000 espèces décrites dans la littérature, aucune ne l’est. Du moins c’est ce que l’on croyait, jusqu’à ce que l’on découvre que Speleonectes tulumensis, ce crustacé du Yucatán, déroge à l’exception.
La grotte anchialine sacrée au Mexique, ici en photo, est située dans la péninsule du Yucatán. Il en existe plus d'une vingtaine, souvent appelées cenotes ou puits sacrés en français. Les Mayas pensaient que ces puits étaient un moyen de communication avec les dieux de l'infra-monde.
Dans une grotte anchialine, l’eau est douce en surface, devient saline en profondeur et n’est pas souvent exposée à la lumière du jour. Ces dolines souterraines abritent de mystérieuses créatures. Les possibilités d’exploration des caves sont si restreintes, que bien peu de plongeurs biologistes s’y aventurent. Pourtant, par leur isolement, ces grottes sont un véritable nid de biodiversité méconnu. Pour preuve, c’est dans une doline de ce type, située dans le Yucatán au Mexique, que des biologistes ont identifié le premier crustacé venimeux.
L’arthropode en question, Speleonectes tulumensis, est semble-t-il endémique aux grottes du Yucatán. C’est un rémipède, un groupe décrit pour la première fois en 1981 seulement. Il est carnivore, aveugle, et particulièrement difficile à observer puisqu’il se cache dans les petits labyrinthes rocheux formés par la circulation de l’eau dans les grottes anchialines.
Le rémipède est un crustacé plus de dix millimètres. Le Speleonectes tulumensis est le seul répimède venimeux, et vit exclusivement dans les caves du Yucatán. Les Speleonectes comptent 15 espèces comme ici en photo le Speleonectes tanumekes.
Un peu par chance, les biologistes Björn von Reumont et Ronald Jenner en ont aperçu quelques-uns durant leur première mission. Les crustacés étaient en train de jeter l’exosquelette d’une crevette, qui constituait probablement leur dernier repas. Ces biologistes ont par la suite découvert qu’au niveau de sa tête, le crustacé avait des structures rappelant la forme d’aiguille hypodermique. Ils soupçonnaient qu’elles servaient à injecter du venin dans leur proie et le prouvent aujourd’hui dans la revue Molecular Biology and Evolution.
Une unique espèce de crustacé venimeuse connue dans le monde.
L’équipe, issue du musée d’histoire naturelle de Londres, montre que des réservoirs entourés de muscles permettant l’éjection du venin sont rattachés aux maxillules, les structures à l’avant de l’animal qui ont l’aspect creux des aiguilles hypodermiques. Les scientifiques révèlent par ailleurs que les réservoirs en question sont connectés à des glandes qui se trouvent au centre du corps. L’étude, basée sur la dissection d’une trentaine de spécimens, a permis de réaliser une reconstruction 3D du chemin parcouru par le venin.
Les glandes sécrètent un venin riche en peptidases, des enzymes impliquées dans la digestion. On les retrouve par exemple dans le venin du serpent à sonnette où elles sont connues pour favoriser l’assimilation des proies. Le fluide venimeux contient également une toxine, dont la composition est proche d’une neurotoxine au pouvoir paralysant décrite chez certaines espèces d’araignées. Dans le cas de Speleonectes tulumensis, il est probable que la toxine permette d’arrêter la proie, et que les peptidases facilitent son assimilation.
Dans le monde des arthropodes, les espèces venimeuses ne sont pas rares. Trois des quatre groupes principaux représentent des milliers d’espèces au venin parfois mortel. Les crustacés sont des arthropodes pour la plupart aquatiques et regroupent plus de 70.000 espèces. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui on n’en connaissait aucune venimeuse. Étant d’excellents filtreurs, ils peuvent manger de tout. Dans l’étude, les biologistes suggèrent que grâce à cette faculté, les crustacés n’ont probablement pas subi les mêmes pressions évolutives que l’ensemble des arthropodes (araignées, scorpions, insectes…) pour se nourrir.
La grotte anchialine sacrée au Mexique, ici en photo, est située dans la péninsule du Yucatán. Il en existe plus d'une vingtaine, souvent appelées cenotes ou puits sacrés en français. Les Mayas pensaient que ces puits étaient un moyen de communication avec les dieux de l'infra-monde.
Dans une grotte anchialine, l’eau est douce en surface, devient saline en profondeur et n’est pas souvent exposée à la lumière du jour. Ces dolines souterraines abritent de mystérieuses créatures. Les possibilités d’exploration des caves sont si restreintes, que bien peu de plongeurs biologistes s’y aventurent. Pourtant, par leur isolement, ces grottes sont un véritable nid de biodiversité méconnu. Pour preuve, c’est dans une doline de ce type, située dans le Yucatán au Mexique, que des biologistes ont identifié le premier crustacé venimeux.
L’arthropode en question, Speleonectes tulumensis, est semble-t-il endémique aux grottes du Yucatán. C’est un rémipède, un groupe décrit pour la première fois en 1981 seulement. Il est carnivore, aveugle, et particulièrement difficile à observer puisqu’il se cache dans les petits labyrinthes rocheux formés par la circulation de l’eau dans les grottes anchialines.
Le rémipède est un crustacé plus de dix millimètres. Le Speleonectes tulumensis est le seul répimède venimeux, et vit exclusivement dans les caves du Yucatán. Les Speleonectes comptent 15 espèces comme ici en photo le Speleonectes tanumekes.
Un peu par chance, les biologistes Björn von Reumont et Ronald Jenner en ont aperçu quelques-uns durant leur première mission. Les crustacés étaient en train de jeter l’exosquelette d’une crevette, qui constituait probablement leur dernier repas. Ces biologistes ont par la suite découvert qu’au niveau de sa tête, le crustacé avait des structures rappelant la forme d’aiguille hypodermique. Ils soupçonnaient qu’elles servaient à injecter du venin dans leur proie et le prouvent aujourd’hui dans la revue Molecular Biology and Evolution.
Une unique espèce de crustacé venimeuse connue dans le monde.
L’équipe, issue du musée d’histoire naturelle de Londres, montre que des réservoirs entourés de muscles permettant l’éjection du venin sont rattachés aux maxillules, les structures à l’avant de l’animal qui ont l’aspect creux des aiguilles hypodermiques. Les scientifiques révèlent par ailleurs que les réservoirs en question sont connectés à des glandes qui se trouvent au centre du corps. L’étude, basée sur la dissection d’une trentaine de spécimens, a permis de réaliser une reconstruction 3D du chemin parcouru par le venin.
Les glandes sécrètent un venin riche en peptidases, des enzymes impliquées dans la digestion. On les retrouve par exemple dans le venin du serpent à sonnette où elles sont connues pour favoriser l’assimilation des proies. Le fluide venimeux contient également une toxine, dont la composition est proche d’une neurotoxine au pouvoir paralysant décrite chez certaines espèces d’araignées. Dans le cas de Speleonectes tulumensis, il est probable que la toxine permette d’arrêter la proie, et que les peptidases facilitent son assimilation.
Dans le monde des arthropodes, les espèces venimeuses ne sont pas rares. Trois des quatre groupes principaux représentent des milliers d’espèces au venin parfois mortel. Les crustacés sont des arthropodes pour la plupart aquatiques et regroupent plus de 70.000 espèces. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui on n’en connaissait aucune venimeuse. Étant d’excellents filtreurs, ils peuvent manger de tout. Dans l’étude, les biologistes suggèrent que grâce à cette faculté, les crustacés n’ont probablement pas subi les mêmes pressions évolutives que l’ensemble des arthropodes (araignées, scorpions, insectes…) pour se nourrir.
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