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Paris (75) - Visite de l'hôtel Martel signé Mallet-Stevens
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Paris (75) - Visite de l'hôtel Martel signé Mallet-Stevens
Réalisant un rêve d’enfance, l’antiquaire Éric Touchaleaume a acheté un appartement signé Mallet-Stevens, qu’il a restauré avec soin et meublé de pièces de Perriand, Prouvé et Jeanneret. Une galerie idéale, mais surtout un lieu de vie.
La façade de l’hôte Martel, seul bâtiment de la rue à avoir conservé ses proportions d’origine.
Le temps semble s’être arrêté dans l’hôtel particulier construit en 1927 par Robert Mallet-Stevens pour les deux frères sculpteurs Joël et Jan Martel. Les couleurs des murs au sol en passant par les huisseries ou le mobilier intégré dessiné par l’architecte, tout a été restauré à l’identique, avec minutie. Un bijou d’architecture classé que s’est offert l’antiquaire fondateur de la Galerie 54, Éric Touchaleaume, en 2007.
La grille d’entrée de l’immeuble a été réalisée par Jean Prouvé, alors jeune ferronnier venu travailler sur le chantier.
Enfant, ce dernier vit dans le quartier et passe souvent en promenant le chien de la famille devant cette maison qui le fait rêver. Plus tard, il rencontre la veuve Martel et visite ce qui est le dernier édifice aux proportions originelles de la rue. Il finira même par acheter quelques sculptures signées par les frères Martel. Et lorsqu’une amie l’informe de la mise en vente du duplex occupé par la veuve depuis la construction, il se précipite pour l’acheter.
Dans l’entrée, on aperçoit la cuisine par une porte coulissante sur rail à poignée en Inox de Jean Prouvé. Au-dessus du radiateur, une statue Songye, récade (sceptre) Dogon, figure de reliquaire Kota, surmontée d’un porte cadre de Pierre Chareau (1972) renfermant un Collage au Pahouin d’Eileen Gray.
Si l’appartement a été petit à petit rongé par le temps – notamment à la suite de fuites d’eau –, il a l’avantage d’avoir conservé toutes ses qualités : « Ici, on n’est pas dans du Mallet- Stevens bourgeois, le trait est bien plus radical. Il y a un vrai travail sur les matériaux, une vraie esthétique de l’usage », souligne Éric Touchaleaume. Peut-être est-ce Jean Prouvé, alors jeune ferronnier venu vendre ses poignées de porte, qui a influencé l’architecte et les frères Martel. Dans ses mémoires, il racontera que pour la grille de l’entrée, il fut payé avec un bouchon de radiateur. Il faut dire que la crise de 1929 pointait son nez, que le nazisme montait en puissance... Ce qui devait être un programme immobilier n’ira pas au-delà des cinq immeubles, plus ou moins modifiés aujourd’hui, qui jalonnent la rue Mallet-Stevens.
Par la porte d’entrée, on aperçoit l’escalier « sans fin » de l’hôtel Martel. Au premier plan, une chaise Tropique de Jean Prouvé (1950).
Pour Éric Touchaleaume, ce qui devait se transformer raisonnablement en galerie idéale est devenu un lieu de vie. Les portes coulissantes glissent comme au premier jour, on s’essuie bien les pieds avant de marcher sur le granito parfaitement restauré, mais on profite aussi pleinement de cet agencement hyperfonctionnel, comme au temps des Martel, même si quelques œuvres contemporaines sont venues s’ajouter aux pièces réalisées in situ par les commanditaires et leur architecte. Prouvé n’est plus le jeune ferronnier de ses débuts : ses meubles occupent les espaces, comme ceux de Pierre Jeanneret et de Charlotte Perriand, dont certains ont été chinés à Chandigarh ou Brazzaville par le nouveau propriétaire, dernier gardien de ce temple sacré du modernisme.
Dans la pièce principale, côté salle à manger, une table à piètement central de Jean Prouvé (1930) est entourée de chaises Tropique (1950). À gauche, un prototype de jardinière en zinc de Jean Burkhalter (1927). Au mur, une applique de Francis Jourdain (1932), à côté d’un poteau de case de Nouvelle-Guinée, de terres cuites Bankoni et Noc et d’un masque Chancaï.
Comme au temps des propriétaires, la cuisine a gardé son agencement.
La cuisine, dont les murs ont conservé leurs couleurs d’origine, offre des rangements sobres et fonctionnels.
Dans la chambre, au pied du lit conçu pour Jan Martel par Mallet-Stevens, chauffeuse basse de Pierre Jeanneret pour Chandigarh (1955). Sur le radiateur, un cheval en bronze attribué à Elie Nadelman (1910).
Face au lit, la penderie et le meuble à linge suspendus ont été créés par Robert Mallet-Stevens pour Jan Martel. Tableau de Victor Brauner (1925) et masque-ventre Makondé.
La façade de l’hôte Martel, seul bâtiment de la rue à avoir conservé ses proportions d’origine.
Le temps semble s’être arrêté dans l’hôtel particulier construit en 1927 par Robert Mallet-Stevens pour les deux frères sculpteurs Joël et Jan Martel. Les couleurs des murs au sol en passant par les huisseries ou le mobilier intégré dessiné par l’architecte, tout a été restauré à l’identique, avec minutie. Un bijou d’architecture classé que s’est offert l’antiquaire fondateur de la Galerie 54, Éric Touchaleaume, en 2007.
La grille d’entrée de l’immeuble a été réalisée par Jean Prouvé, alors jeune ferronnier venu travailler sur le chantier.
Enfant, ce dernier vit dans le quartier et passe souvent en promenant le chien de la famille devant cette maison qui le fait rêver. Plus tard, il rencontre la veuve Martel et visite ce qui est le dernier édifice aux proportions originelles de la rue. Il finira même par acheter quelques sculptures signées par les frères Martel. Et lorsqu’une amie l’informe de la mise en vente du duplex occupé par la veuve depuis la construction, il se précipite pour l’acheter.
Dans l’entrée, on aperçoit la cuisine par une porte coulissante sur rail à poignée en Inox de Jean Prouvé. Au-dessus du radiateur, une statue Songye, récade (sceptre) Dogon, figure de reliquaire Kota, surmontée d’un porte cadre de Pierre Chareau (1972) renfermant un Collage au Pahouin d’Eileen Gray.
Si l’appartement a été petit à petit rongé par le temps – notamment à la suite de fuites d’eau –, il a l’avantage d’avoir conservé toutes ses qualités : « Ici, on n’est pas dans du Mallet- Stevens bourgeois, le trait est bien plus radical. Il y a un vrai travail sur les matériaux, une vraie esthétique de l’usage », souligne Éric Touchaleaume. Peut-être est-ce Jean Prouvé, alors jeune ferronnier venu vendre ses poignées de porte, qui a influencé l’architecte et les frères Martel. Dans ses mémoires, il racontera que pour la grille de l’entrée, il fut payé avec un bouchon de radiateur. Il faut dire que la crise de 1929 pointait son nez, que le nazisme montait en puissance... Ce qui devait être un programme immobilier n’ira pas au-delà des cinq immeubles, plus ou moins modifiés aujourd’hui, qui jalonnent la rue Mallet-Stevens.
Par la porte d’entrée, on aperçoit l’escalier « sans fin » de l’hôtel Martel. Au premier plan, une chaise Tropique de Jean Prouvé (1950).
Pour Éric Touchaleaume, ce qui devait se transformer raisonnablement en galerie idéale est devenu un lieu de vie. Les portes coulissantes glissent comme au premier jour, on s’essuie bien les pieds avant de marcher sur le granito parfaitement restauré, mais on profite aussi pleinement de cet agencement hyperfonctionnel, comme au temps des Martel, même si quelques œuvres contemporaines sont venues s’ajouter aux pièces réalisées in situ par les commanditaires et leur architecte. Prouvé n’est plus le jeune ferronnier de ses débuts : ses meubles occupent les espaces, comme ceux de Pierre Jeanneret et de Charlotte Perriand, dont certains ont été chinés à Chandigarh ou Brazzaville par le nouveau propriétaire, dernier gardien de ce temple sacré du modernisme.
Dans la pièce principale, côté salle à manger, une table à piètement central de Jean Prouvé (1930) est entourée de chaises Tropique (1950). À gauche, un prototype de jardinière en zinc de Jean Burkhalter (1927). Au mur, une applique de Francis Jourdain (1932), à côté d’un poteau de case de Nouvelle-Guinée, de terres cuites Bankoni et Noc et d’un masque Chancaï.
Comme au temps des propriétaires, la cuisine a gardé son agencement.
La cuisine, dont les murs ont conservé leurs couleurs d’origine, offre des rangements sobres et fonctionnels.
Dans la chambre, au pied du lit conçu pour Jan Martel par Mallet-Stevens, chauffeuse basse de Pierre Jeanneret pour Chandigarh (1955). Sur le radiateur, un cheval en bronze attribué à Elie Nadelman (1910).
Face au lit, la penderie et le meuble à linge suspendus ont été créés par Robert Mallet-Stevens pour Jan Martel. Tableau de Victor Brauner (1925) et masque-ventre Makondé.
Invité- Invité
amipolyne- Modératrice
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Date de naissance : 25/11/1959
Date d'inscription : 01/02/2010
Age : 64
Localisation : vendee
Emploi/loisirs : asmat aime le vélo le bricolage manuel
Humeur : positive
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